Prost GP Press Conference, 22.11.2001

Transcription de la conférence de presse avec Alain Prost

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Alain Prost: Merci à tous et bienvenue dans les murs de Prost Grand Prix. Je vais commencer par un petit rectificatif. Je vois depuis hier des annonces disant qu'Alain Prost "jette l'éponge", que "tout est fini". Je tiens d'ores et déjà à rétablir la vérité à savoir que Prost Grand Prix ne cesse en aucun cas son activité. Je suis là aujourd'hui pour affirmer que toute mon équipe et moi-même allons nous battre pour que l'aventure se poursuive.

Ce matin, le jugement du Tribunal de Commerce de Versailles a été prononcé: la société est aujourd'hui en redressement judiciaire . Un administrateur judiciaire a été nommé. Celui-ci m'assistera dans toutes mes démarches afin de trouver une solution pour sortir, dans les plus brefs délais, l'écurie de l'embarras et sauvegarder ainsi ses intérêts.

Je voudrais dans un premier temps, faire un bilan rapide de l'écurie et de ses quatre dernières années. Il est important de replacer dans son contexte la naissance de Prost Grand Prix. Projet national, elle a été lancée au départ dans le but formidable de créer une équipe française compétitive. J'ai été un élément fédérateur de ce challenge pour lequel je me suis réellement impliqué car je trouvais et mon sentiment reste inchangé, l'expérience magnifique. Projet extrêmement difficile puisque aucune équipe de France n'a jamais été jusqu'à ce jour championne du monde de F1.

Ce dessein était néanmoins pour moi parfaitement réaliste en 1997 mais à des conditions que je n'ai pas pu obtenir dès le départ. Avec mes interlocuteurs d'alors (Bernard Dudot, Hugues de Chaunac entre autres), nous avions prévu un plan sur 5 ans avec un budget compris entre 300 et 500 millions de francs en vue d'une garantie de pérennité. Il s'agissait de prévenir des difficultés notamment de personnel, puisque nous n'avons pas le même turn over qu'en Angleterre. Cette garantie, nous ne l'avons pas obtenue que ce soit sur le plan du moteur ou des sponsors du fait que le projet ne s'est plus étalé que sur 3 ans.

Ensuite, nous avons connu une situation extrêmement difficile en 2000. Nous ne pouvons pas dire que les sponsors français n'ont pas été présents tout au long de ces trois années bien au contraire, mais pour des raisons diverses, les contrats n'ont pas été reconduits. Concernant Peugeot, le projet aurait pu être poursuivi si l'entreprise n'avait pas connu un changement de président et ne s'était pas essentiellement dirigée vers le Rallye, choix qui correspondait sans doute mieux à la culture de l'entreprise. Bien sur, ces ruptures de contrats découlent aussi de la déception des sponsors quant aux résultats attendus.

Mais si Prost Grand Prix n'a pas répondu à leurs attentes, il est important de souligner que le souhait était peu réaliste en sachant notamment que Ferrari a mis 20 ans pour atteindre le rang de champion du monde avec des moyens très largement supérieurs aux nôtres. De plus, cette troisième année, durant laquelle nos sponsors souhaitaient nous voir progresser a été pour nous la plus difficile, ce qui, bien évidemment, n'a pas joué en notre faveur. Les difficultés de cette année 2000 ne sont pas surprenantes: aux mois de septembre / octobre, nous étions sans moteur ni sponsors signés, ce qui constituait un obstacle quant à l'obtention d'un quelconque financement.

Il a donc été difficile dans ces conditions de remettre une voiture sur la piste et de constituer une équipe technique qui, malgré cela, a fait confiance à Prost Grand Prix. Nous avons donc perdu des sponsors et nous sommes retrouvés avec un passif 2001 relativement important sans aucune perspective sécurisante pour 2002. J'ai donc demandé le redressement judiciaire afin de geler le passif et que nous puissions nous consacrer au financement de l'année 2002. Nous avons une possibilité de financement pour l'année à venir constituée des droits télévisés et des sponsors qui ont souhaité poursuivre ou nous rejoindre mais il manque toujours la pierre angulaire de l'édifice à savoir un gros sponsor ou le financement d'un investisseur.

A l'heure actuelle, il existe un certain nombre de partenaires possibles et la situation nouvelle dans laquelle nous nous trouvons va permettre, je l'espère, de concrétiser très bientôt la signature d'un accord. Je voudrais insister sur l'idée que malgré les difficultés rencontrées, nous avons réussi à construire une équipe, la meilleure depuis 4 ans. Celle-ci n'a pratiquement pas subi de pertes si ce n'est le turn over que connaît toute écurie de Formule 1 et n'a en aucun cas relevé le départ d'éléments clés.

Je suis donc confiant et reste persuadé que cette équipe est véritablement performante, reste à réunir tous les paramètres dont elle n'a pas bénéficié pour le prouver.

Questions et réponses

Pensez-vous pouvoir être présent sur la grille de départ en 2002?
C'aurait été un problème en cas de liquidation bien sûr, mais nous travaillons au contraire sur un plan de continuation avec une période d'observation de 6 mois ne remettant pas en cause ni les accords Concorde, ni les engagements pour la saison 2002.

On parle d'une écurie très endettée. A combien s'élève ces dettes et quels sont les créanciers?
L'endettement de l'écurie quant au passif enregistré, s'élève à environ 200 millions de Francs, hors dettes du Groupe dont je suis le principal actionnaire.

Le nom d'Alain Prost va t'il rester pour la saison prochaine et quel serait pour vous le repreneur idéal?
La situation idéale serait d'avoir un gros sponsor, ce qui nous manque depuis deux ans. Il est vrai que l'achat du moteur implique des coûts supplémentaires. Aujourd'hui, nous pouvons estimer que nous avons un potentiel de 50 % du budget minimum souhaitable pour l'an prochain. Un accord avec un gros sponsor ou un investisseur potentiel résoudrait tous nos problèmes. L'idéal serait de réunir ces deux possibilités, ce qui risque d'ailleurs de se produire. Concernant le nom de Prost, je pense que le plus important est de sauver les intérêts de l'équipe et de ses salariés. L'administrateur et moi-même prendrons la meilleure décision afin d'assurer la pérennité de l'équipe. S'il faut passer par le désengagement du nom Prost, nous l'envisagerons avec l'administrateur. Pour le moment, aucune proposition ne le stipule mais si cela devait se présenter et si cette offre se retrouvait être la meilleure, c'est celle-ci que nous choisirions.

En cours de saison, vous aviez fixé le seuil de pauvreté à 350 millions. A-t-il augmenté?
Le seuil de pauvreté en Formule 1 s'élève à 350 millions quand l'écurie ne paye pas le moteur, à 500 millions quand ce dernier est à ses frais.

Quels sont les termes de l'accord passé avec Ferrari?
Nous avons un accord avec Ferrari en ce qui concerne l'utilisation du moteur dans sa version 2000 avec une évolution, il est en outre tout à fait possible d'utiliser pour les essais une partie des moteurs de l'année précédente. Concernant Ferrari, nous sommes en contact permanent avec eux et s'il y a une solution pour l'écurie, il n'y aura aucun problème pour avoir leur accord. Pour ce qui est du timing, il sera géré dans les heures qui viennent.

Les 200 millions recherchés ont ils pour but, le paiement du moteur Ferrari?
Ferrari n'est pas un créditeur. Au contraire, c'est nous qui leur avons avancé de l'argent. Les 200 millions manquants seront utilisés en priorité pour régler les fournisseurs et autres organismes sociaux.

Est-il envisageable qu'un investisseur reprenne l'affaire sans les dettes?
La procédure de redressement va nous avantager car les dettes sont pour l'instant gelées. Le travail de l'administrateur sera de régler celles-ci en accord avec les fournisseurs.

Serait-il envisageable qu'un repreneur décide de faire de Prost Grand Prix une nouvelle société, sans dettes, et repartir ainsi à zéro avec vous à la place de Manager?
La situation dans laquelle nous sommes est idéale pour régler les fournisseurs auprès desquels je tiens à exprimer ici à la fois ma reconnaissance et mes excuses. De plus, créer une nouvelle société est le meilleur moyen de perdre les droits des accords Concorde et donc, de ne plus bénéficier des droits télévisés et de tous les avantages de Prost Grand Prix, ce n'est donc absolument pas une option aujourd'hui.

Pour expliquer cet échec, vous avez parlé de la fuite des sponsors: Estimez-vous avoir fait des erreurs et lesquelles?
Il est impossible de gérer un projet comme celui-ci sans faire la moindre erreur. Tout simplement parce qu'on est toujours confronté à la nécessité de prendre des décisions stratégiques dans un temps très court. Personnellement j'assume parfaitement certaines erreurs stratégiques et si une personne les payent aujourd'hui au propre comme au figuré, c'est bien moi. Cela représente de toute façon, une expérience positive pour le futur. En ce qui concerne Peugeot, les décisions ont toujours été prises en commun, et à la suite de notre séparation, au sein de mon conseil d'administration. C'est la situation de toute entreprise comptant des partenaires prestigieux ayant cru en un projet. De plus, le marché économique n'est pas défavorable uniquement depuis les événements du 11 septembre, ce qui a rendu les choses encore plus difficiles. Nous savions que si cela ne fonctionnait pas très vite et très bien, ce serait dur... Echec? Peut-être, mais il faut quand même constater que nous sommes arrivés à quelque chose d'assez formidable à savoir la construction de la seule équipe installée dans un pays aussi prestigieux que la France, et dont la moyenne d'age ne dépasse pas 30 ans. Aujourd'hui, malgré les difficultés financières et techniques qui ont été les nôtres, nous pouvons rivaliser avec les plus grandes équipes de constructeurs. De plus, l'écurie est très médiatisée, ce qui est un avantage quand tout va bien et un grand désavantage lorsqu'on rencontre des difficultés. On le voit aujourd'hui, si on arrive à se sortir de l'embarras, cette expérience médiatique se révèlera extrêmement positive et constituera un enseignement quant aux erreurs à ne plus commettre.

Les droits télévisés font-ils partie de vos ressources pour l'an prochain? Si oui, cela représente-t'il une base solide pour débuter la saison prochaine?
La seule manière de sortir aujourd'hui l'écurie de l'embarras et de retrouver une stabilité, c'est de geler le passif et donc, de ne pas utiliser les ressources venant de sponsors ou de droits télévisés. Les investisseurs et sponsors potentiels ont deux souhaits: que leur argent ne soit pas utilisé pour éponger les dettes et qu'ils aient la garantie de nous voir courir l'an prochain. Jusqu'à présent, nous n'avons jamais été en mesure de les en assurer. C'est à nous aujourd'hui en collaboration avec l'administrateur, de leur apporter cette sécurité.

Quels accords ont été passés avec les fournisseurs?
C'est à l'administrateur de prendre les dispositions légales adéquates, celles-ci étant par ailleurs très complexes. Ce n'est donc pas moi qui peut vous en parler d'une manière très précise mais je peux néanmoins vous dire qu'il y aura un accord passé entre les fournisseurs et l'administrateur pour qu'ils soient payés sur les ressources futures du crédit dans un délai que l'on souhaite évidemment le plus court possible.

Quel est le statut exact de Pedro Diniz?
Pedro Diniz est actionnaire à 40%. Il a démissionné de son mandat d'administrateur au mois d'août mais est toujours actionnaire de Prost Grand Prix. Je tiens à préciser que, contrairement à ce que j'ai lu dans la presse, notamment hier ou avant hier, je détiens directement ou indirectement dans Prost Grand Prix 51,3% des parts, Pedro Diniz 40%, Yahoo 2,9% et LVC, filiale de LVMH, 5,4%. Il faut que ce soit clair, le chiffre de 40 % annoncés dans la presse est une information parfaitement erronée.

On prêtait auparavant 10% à UFA, à tort?
Je l'ai dit et répété et comme je l'avais dit aux journalistes économiques, il y avait en effet une possibilité que nous n'avons pas retenue et ce, toujours en accord avec UFA.

Qu'en est-il des propositions de Diniz et Al-Waleed?
Ce sont deux prospects ou possibilités que vous connaissez, parce qu'il y a eu beaucoup de choses dans la presse. Je peux vous dire qu'il y a certainement 6 ou 7 possibilités toutes aussi sérieuses, que très certainement, personne ne connaît et ce n'est pas plus mal. Trois ou quatre nouvelles offres sont arrivées aujourd'hui suite à l'annonce du redressement judiciaire de Prost Grand Prix. Cette situation apparaît pour un investisseur ou partenaire, plus claire au niveau juridique, social et financier.

Avez-vous eu des propositions de constructeurs?
Pas encore, non.

Est-ce que le projet actuel concernant le moteur 2000 évolué prévoit une AP05 ou de repartir d'une AP04?
Dans cette situation, ce qui ferait du bien à tout le monde c'est d'être réaliste et pragmatique, mais je crois qu'en terme de timing il serait utopique de vouloir mettre l'AP05 au 1er Grand Prix. Le plus raisonnable est de démarrer la saison avec l'AP04. La chance de cette année est que les règlements notamment au niveau des structures des crash tests, sont identiques à ceux de 2001. Donc, ce n'est pas impossible de faire 2 ou 3 Grands Prix avec l'AP04 ce qui nous permettrait de développer l'AP05, qui est de toute façon toujours développée en ce moment en soufflerie, au bureau d'études et avec des résultats qui sont extrêmement prometteurs. Peut-être que c'est un mal pour un bien. Je tiens à rappeler que certaines autres écuries feront certainement le même choix à savoir, débuter la saison avec la voiture de l'année précédente.

Peut-on vous imaginer à une autre fonction que celle de Président dans cette même entreprise?
A part pilote, tout est possible! Sincèrement, tout ce qui doit être fait pour sauver l'entreprise, ou trouver la meilleure solution pour trouver un investisseur, je le ferai.

On dit Heinz-Harald Frentzen en contact avec d'autres équipes, que pouvez-vous nous dire à son sujet?
Pour l'instant, je comprends la situation d'Heinz-Harald, une situation un peu paradoxale. Dans la mesure où il veut absolument rester, on veut absolument le garder. Mais on doit pouvoir lui donner toutes les garanties nécessaires. Il est important d'insister sur le fait que, lorsqu'on est un pilote comme Heinz-Harald Frentzen, qui est considéré comme l'un des meilleurs pilotes du monde, qui n'a pas tari d'éloges sur l'écurie depuis cinq Grands Prix, et qui fait tout pour ne pas accepter un autre volant, et attendre un volant chez Prost, qui a une confiance totale en l'écurie, notamment en la direction technique, c'est un peu dommage de se trouver dans cette situation quand même. On fera tout pour lui donner les garanties nécessaires le plus vite possible, et on espère qu'il pourra attendre encore un peu.

Sur quelle option de moteur Ferrari avez-vous travaillé pour concevoir l'AP05?
Autour du moteur 2000. Encore une fois c'est une évolution, mais c'est le même bloc. Ca nous permet de faire une grande partie du train arrière identique entre l'AP04 et 05.

Utiliserez-vous le même moteur que Sauber?
Non, ce ne sera pas le même moteur.

Est-ce qu'il y aura un changement de moteur au cours de la saison?
Non. Il y a d'autres considérations techniques et indirectement financières qui font que ce ne serait pas réaliste de toute façon.

Quand pensez-vous annoncer votre solution concernant l'avenir de l'écurie?
Je préfère ne pas vous donner de date. Ce ne serait ni honnête ni réaliste de donner une date. J'espère le plus tôt possible, c'est une réponse bateau mais sincère.

Vous doit-on encore de l'argent (et qui) pour la saison 2001?
Je ne veux pas rentrer dans le détail, mais pas mal de sponsors nous doivent de l'argent.

Combien Prost Grand Prix compte-t-elle d'employés?
Presque 200, aux alentours de 195 et si on considère que B3Technologies travaille directement pour nous, c'est une quarantaine de plus.

Ca signifie que B3T travaille toujours pour vous? John Barnard collabore également avec l'écurie?
Oui.

Le plan est-il de continuer l'an prochain de travailler avec eux?
Le plan est de continuer, mais en travaillant différemment.

Des licenciements de personnel sont-ils prévus?
Pour l'instant nous travaillons sur un plan de continuation. Un plan de licenciement n'est absolument pas à l'ordre du jour aujourd'hui. Nous sommes nombreux, mais dans le cadre de la Formule 1, nous sommes une petite équipe. Je ne vois pas un investisseur ou un partenaire futur demander de faire un plan social important dans la mesure où c'est le meilleur moyen de mettre l'équipe à un niveau automatiquement plus faible immédiatement. Je le déconseillerais fortement. Ce n'est pas du tout le but.

Quelles garanties pouvez-vous offrir à un investisseur potentiel pour le séduire?
Avoir un projet solide et ambitieux, ça passe par les investisseurs et les partenaires. Nous proposons une base qui est déjà solide. Les résultats 2001 peuvent paraître encore maigres, mais il faut voir contre qui on se bat, et en général avec un seul pilote capable de marquer des points cette saison. Un sponsor vient en voyant que la maturité de l'entreprise. L'arrivée d'Henri Durand, au mois de janvier dernier a été déterminante. Bien que nous ayons été contraints de stopper les essais en juin, il a pu développer la voiture, nous permettant de réaliser, à défaut de résultat, de vraies performances, parfois devant les équipes de grands constructeurs en fin de saison. Nous devons prouver qu'on vaut mieux que ce que l'on dit, non pas que ce que l'on montre. Le plus important serait d'attirer un grand constructeur. Parmi les équipes qui recherchent ce genre de partenariat, nous sommes certainement la mieux placée.

Depuis quand la situation financière est-elle mauvaise?
Les 3 premières années ont été bénéficiaires, ou proche de l'équilibre. C'est véritablement en 2001 que nous avons eues nos difficultés. Ce que doit amener un sponsor pour déverrouiller la situation peut être estimé à 200 millions de francs. En tout état de cause, il ne faut pas être alarmiste: très peu d'équipes ont déjà leurs budgets bouclés et signés en octobre-novembre.

L'Etat a-t-il apporté une contribution quelconque à votre projet?
J'ai fait un pari en 97 de ne pas avoir recours aux aides publiques dans le sens où un projet de Formule 1 doit être géré d'une manière privée, dans une vraie logique industrielle. En 1997, j'ai vraiment fait le pas d'essayer de faire ça tout seul. Je suis allé plus récemment à la rencontre du Ministère de l'industrie, et du ministère des sports dans le souci de faire connaître à tous les difficultés de notre aventure et du sport automobile français en général. Une équipe comme la nôtre doit absolument vivre. L'engouement a un peu disparu, il faut absolument le faire renaître. Une aide dans ce sens ne serait pas complètement illogique. Malgré les problèmes et l'aspect médiatique pas facile à vivre, tout le monde reste confiant. La seule solution pour Prost Grand Prix, c'est de faire corps et être tous solidaires. Si on s'en sort, on s'en sortira ensemble et j'ai bon espoir.

This press conference was shown live on F1-Live.com and prostgp.com
Transcript by F1-Live.com, slightly revised by Oskar Schuler



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