Comme avant chaque Grand Prix, Alain Prost, quadruple champion du monde, nous livre son analyse à la veille des premiers essais de Monaco. Sur un circuit très particulier, il voit bien, une nouvelle fois, un duel Renault-Ferrari.

Alain Prost, le Grand Prix d’Espagne a montré l’autorité de Fernando Alonso. Etes-vous surpris par une telle maîtrise ?
Non. C’est un Grand Prix où l’on s’attendait à revoir Renault, Alonso et Michelin devant. Ça n’a pas été une grande surprise. Depuis trois Grands Prix, Alonso et Schumacher, Renault et Ferrari et Michelin et Bridgeston sont à peu près à égalité. Pour le moment, c’est eux et personne d’autre. C’est vrai qu’Alonso, particulièrement motivé par son public, a fait la différence dans les sept ou huit premiers tours. Ensuite, il a maintenu cet écart. Dans l’optique du championnat, c’est une très belle opération, mais il ne faut surtout pas oublier McLaren et Ferrari.

Une nouvelle fois, McLaren s’est pourtant trouvée très en retrait. On se dirige plus que jamais vers un duel Ferrari-Renault…
A Barcelone, pour McLaren, c’était le cap. L’année dernière, ils se sont imposés en Espagne et ont été très compétitifs après ce Grand Prix. Sur ce circuit il faut un bon châssis et un bon moteur. A ce niveau-là, je les ai trouvés un peu un retrait. Bien plus que ce que je pensais. On ne voit pas très bien comment ils pourraient remonter pour combler leur handicap et dépasser Renault et Ferrari. On le verra à certaines occasions, mais pour le titre, je pense que c’est terminé.

Alonso a enfin gagné son premier Grand Prix devant ses supporters. A-t-il les armes pour réussir à Monaco, un circuit particulier ?
C’est un circuit très particulier. Bien que cela ne fasse pas tout, la place en qualifications est primordiale. Aujourd’hui, Alonso, voire Raikkonen qui peut combler les lacunes de sa voiture sur ce circuit, et Michael Schumacher peuvent s’imposer. Mais il y aura certainement d’autres pilotes. Sur un circuit un peu atypique, on peut voir d’autres voitures se mêler à la lutte. Mais les favoris restent Alonso et Schumacher.

Vous évoquez les surprises. Qui peut, selon vous, se mêler au peloton de tête ?
Une Williams par exemple. Ils sont toujours bien à Monaco. Bien qu’ils tirent à un régime très élevé, ils ont un handicap moteur. Sur un circuit où la puissance sera moins importante, ils peuvent se mêler à la lutte en tête. Mais avec des pilotes aussi motivés en tête, il sera difficile d’aller chercher les Ferrari et les Renault.